Voilà des mois que j’ai déserté mon blog, parce que les évolutions de notre société (et du monde qui nous entoure) sont telles que toute info publiée le lundi est soit contredite soit obsolète dès le mardi suivant.
Et puis, inutile de le cacher, je suis en totale opposition avec la gouvernance actuelle de notre pays, si je la respecte c’est parce que mes valeurs républicaines et démocratiques sont vives, mais respecter ne veut pas dire accepter et, par les temps qui courent, il faut autre chose qu’une bonne dose d’idéologie archaïque pour diriger un pays, l’humeur des Français en atteste l’évidence.
Si je replonge ma plume dans l’encrier virtuel de mon clavier, c’est parce que j’ai été déstabilisé et interpelé au plus profond de mes convictions par le scandale qui agite le landerneau politique et médiatique.
Qu’un individu fraude le fisc, ce n’est pas nouveau, il n’est pas le premier, pas plus le dernier, ça fait partie du système, ce n’est pas moral, ce n’est pas citoyen parce que notre système nous interdit de nous faire justice à nous même et donc nous n’avons pas le droit de juger, ailleurs que dans les urnes, de l’usage qui est fait des prélèvements opère sur nos revenus afin de satisfaire l’appétit boulimique de l’Etat.
Ce qui est insupportable, c’est l’hypocrisie d’un individu qui utilise ses talents de fraudeurs pour débusquer les autres fraudeurs. Soit dit en passant, démonstration est faite, une fois de plus, que l’efficacité maximale est obtenue dès lors que l’on utilise un voyou pour démasquer les voyous, cela me rappelle la triste histoire du brave type qui avait démontré la faiblesse de la protection de nos cartes bancaires, au lieu de l’embaucher pour aider à sécuriser le système, le GIE carte bancaire avait préféré le trainer devant les tribunaux. Pour en revenir à notre affaire du moment, il faut faire preuve d’un cynisme à toute épreuve pour se placer dans la situation de ce ministre.
Le pire est le mensonge. Qu’il mente au chef de l’état et au premier ministre, ça fait partie du jeu du fraudeur et inspire le même mépris que l’on peut avoir pour ce personnage.
En revanche, mentir à l’Assemblée Nationale, alors que l’on a été élu de cette assemblée, c’est mentir à TOUT le peuple français, et ça c’est insupportable et ne peut inspirer qu’un rejet net et sans nuance. Puisque ce monsieur souhaite réintégrer son poste, la seule attitude d’un député digne de ce nom serait de quitter l’assemblée s’il se présentait à nouveau dans l’hémicycle.
Reste la suite donnée à cette affaire.
Que le gouvernement ait été sali et bafoué ne fait aucun doute, hélas nul n’est à l’abri d’un tel accident. Ce qui est grave, en revanche, c’est le traitement adopté. Car le problème de fond n’est pas traité : en effet rien n’empêche le mensonge et les mesures annoncées n’y pourront rien, mauvaise nouvelle.
La position adoptée par le gouvernement vient renforcer la perception du « tous pourris » qui habite l’esprit des français en laissant planer le doute sur leur honnêteté, alors que nous savons tous que les faits de fraude et/ou de corruption touchent une infime minorité d’élus.
Pire encore, exiger la publication du patrimoine d’un élu revient à guider le choix électoral d’un candidat en fonction de sa fortune.
S’ajoute à cela que rien n’empêche la dissimulation en utilisant des prête-noms pour cacher d’éventuelles infractions. Par conséquent, cela ne règle rien, hormis flatter l’instinct populiste d’un certain électoral qui aime se repaitre de ce genre de spectacle.
Il eut été souhaitable qu’une déclaration détaillée du patrimoine d’un candidat, élu ou gestionnaire de fonds publics soit exigée mais reste confinée dans l’enceinte de l’organisme de contrôle, organisme doté de puissants moyens d’investigation et surtout d’un arsenal de sanctions suffisamment puissant pour être dissuasif, avec comme première sanction l’exclusion définitive du sanctionné de tout mandat politique ou ayant un rapport avec des fonds publics.
La morale politique et publique se trouve là, certainement pas dans un déballage inutile et malsain ! Notre président voudrait-il s’identifier à Robespierre et faire des élus nationaux de nouveaux vendéens qu’il ne s’y prendrait pas autrement !